Éditions Édito, 2 021, 264 p. (de Lise Gagnon)
Les divers éléments liant écologie, justice sociale et économie sont abordés; la crise écologique a un impact social qui varie et qui accentue l’inégalité. Les sujets sont abordés en deux temps : d’abord, Gérald Fillion tente de répondre à une question en présentant le sujet (faits, analyses de spécialistes, un invité collabore à chaque chapitre), puis François Delorme analyse, critique le sujet.
La voiture électrique ne serait pas l’unique solution magique.
La tarification du carbone est nécessaire, mais il faut aller plus loin; son effet sur les comportements est modeste et la diminution des GES s’avère insuffisante. La situation au Canada et celle du Québec sont présentées ; il faut admettre que le Canada, exportateur de pétrole, est doublement responsable d’émissions de GES.
Est-ce possible de vivre sans pétrole, c’est-à-dire sans essence, ni électricité? Si oui, le confort de la vie moderne en prend un coup, mais il s’agit d’une obligation, on n’a pas le choix. Les combustibles fossiles (pétrole, gaz naturel et charbon) représentent 85 % de la consommation énergétique sur la planète. Le pétrole est présent même dans nos vêtements, dans le polyester qui est un dérivé du pétrole. La conclusion avancée par Gérald Fillion est non, on ne peut se passer de pétrole, en attendant les remplacements. Mais il est possible de réduire sa demande : voyager moins, taxer la production de carbone, développer les énergies renouvelables, favoriser le télétravail, rechercher des nouvelles technologies de remplacement. Impossible de prédire à quelle vitesse, les changements se produiront.
La question des investissements est complexe. Les investissements responsables (choisir l’environnement avant le profit, tenir compte de la nature dans les décisions économiques) existent-ils vraiment? Investir dans les énergies fossiles? Le processus de désinvestissement est trop partiel pour résoudre à lui seul le problème de l’environnement. Cependant, Gérald Fillion cite « Les projets industriels qui émettent en masse des gaz à effet de serre, qui demandent de grands investissements et qui s’étalent sur plusieurs décennies attirent de moins en moins les investisseurs ». Des solutions sont proposées dont l’éducation dans les écoles, les universités et des débats publics afin de provoquer des actions positives.
Une révolution agricole s’impose? Une expérience est relatée : une culture biologique, non mécanisée, appuyée financièrement par l’homme d’affaires André Desmarais et réalisée sur une petite surface a généré des profits intéressants.
L’immigration provoquée par les changements climatiques exige une solution globale. Achats écologiques et locaux sans se ruiner sont possibles?
Des choix s’imposent aussi face à l’urgence sociale. L’inégalité entre les peuples et les individus est imminente; quelle serait l’efficacité d’un revenu minimum garanti? Quelle est la relation entre l’intelligence artificielle et le maintien des emplois? Suggestion pour restaurer le phénomène de la montée dans l’échelle sociale : mettre en branle le système appelé « croissance inclusive », développé par l’OCDE. Vivre dans une société plus âgée, repousser la retraite? La pertinence de l’assurancemédicaments au Canada et l’accès aux soins de santé sont discutés.
Le modèle scandinave serait à imiter? Ce modèle comporte d’importantes exigences, ex. une taxe de vente de 25 % au Danemark. Selon François Delorme, le modèle est à la fois transférable et non transférable au Québec.
Pour s’informer davantage : les références citées tout au long des textes, la liste de références pour chaque chapitre et une liste de balado à consulter.
N.B. Les auteurs présentent leur livre à : https://www.youtube.com/watch?v=AVGj6ejipiM&t=8s Bonne lecture! Lise Gagnon.